Camille Grosperrin

L'âne, le phasme et le bâton

du 15 octobre 2022
au 26 février 2023

En 2021-2022, l’artiste a réalisé une résidence dans l’entreprise Cannes Fayet à Orléat (en savoir plus). L’usine produit des cannes depuis 1909, et en est actuellement la dernière fabrique en France. Le savoir-faire de cette entreprise familiale est proche de celui de l’ébénisterie, auquel s’ajoutent les compétences et techniques particulières liées aux autres matériaux utilisés (corne, os, métal, etc.). L’entreprise produit également des bâtons de combat calibrés pour la pratique sportive et des parapluies de luxe, faisant appel aux mêmes compétences de courbage, tournage et finition que les cannes. Camille Grosperrin a été sensible au contexte d’une entreprise fragilisée par la crise pandémique, et dont le rythme ralenti lui a permis une expérience unique dans le rapport privilégié entretenu avec le lieu et les artisans. L’artiste a aussi été touchée par le délaissement de certains savoir-faire et matériaux qui possèdent pourtant un grand intérêt hors d’un contexte de production standardisé. Camille Grosperrin a donc notamment souhaité travailler avec les chutes de cornes et d’os mais aussi utiliser des outils oubliés comme un copieur à bois ou une mini-fonderie.

À travers une nouvelle série de sculptures, l’exposition L’âne, le phasme et le bâton présente le fruit de cette résidence au sein de l’entreprise Cannes Fayet, nourrie de toutes les histoires qui en sont issues : celles des cannes, des artisans qui les fabriquent, des fantômes de l’usine. Toutes ces histoires s’imbriquent et prennent forme dans des sculptures étranges, grandes lignes noires et courbes auxquelles viennent se greffer des éléments animaux et végétaux, telles des ombres qui déambulent au sein de l’exposition.

L'âne, le phasme et le bâton

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Camille Grosperrin

Camille Grosperrin est née en 1988 en région parisienne. En 2008, après une formation en design textile à l’ESAA Duperré, elle rejoint l’École des Arts Décoratifs de Strasbourg, où elle se familiarise au travail de la terre et des émaux dans l’atelier de l’artiste Elsa Sahal, et à la vidéo auprès du cinéaste Alain Della Negra. Diplômée en 2012, elle a vécu et travaillé à Paris, puis dans les Vosges, avant de s’installer en Auvergne en 2019. Depuis quelques années, sa pratique oscille entre la céramique, le dessin et la vidéo. Avec une approche qui provient du modelage, elle fait naître des formes petit à petit, par touche, en manipulant la matière autant que possible pour en faire émerger des enjeux narratifs. Camille Grosperrin se nourrit aussi des histoires qu’elle collecte, d’anecdotes et de mythes qui constituent le point de départ de son travail de création. L’omniprésence de la figure animale est une caractéristique qui lui est propre. Elle se concentre souvent sur les relations qui se tissent entre l’humain et l’animal. L’animal est pour elle à la fois le miroir qui lui permet de porter un regard sur notre façon d’être au monde, et l’élément passerelle qui nous fait basculer dans le merveilleux, rejoignant souvent les grandes figures du conte.

L’exposition de Camille Grosperrin est le fruit d’une résidence art-entreprise chez Cannes Fayet à Orléat, soutenue par le Ministère de la Culture. Elle fait partie du programme des expositions en résonance avec la 16e Biennale d’art contemporain de Lyon.